Le système francophone a longtemps inscrit dans les esprits que l’université est l’unique voie menant à la réussite, faisant ainsi des diplômés les individus les plus « complets » et « privilégiés » de la société.
Il est indéniable que l’instruction est une véritable clé pour ouvrir le monde et s’y ouvrir. Être un homme lettré, un intellectuel cultivé et reconnu est à la fois utile et agréable.
En Afrique, particulièrement en Guinée, nombreux sont les parents qui prennent l’initiative d’inscrire très tôt leurs enfants à l’école, espérant les voir obtenir un diplôme supérieur.
En suivant ce principe, les enfants deviennent une fierté pour leurs parents et pour la société. Ils bénéficient alors de tous les privilèges parentaux et du bon jugement de la société.
Ce regard de la société peut devenir un fardeau pour chaque membre qui la compose. Instinctivement, personne n’aime agir à l’encontre des principes sociaux de peur d’être mal jugé.
Que Deviennent les Enfants qui N’Obtiennent pas de Diplôme ?
Délinquants, bandits, vauriens ou bons à rien. Pour les désigner, les mots dégradants sont infinis. La famille et la société leur collent une étiquette démoniaque, allant jusqu’à prédire négativement leur avenir. Certains peuvent même être reniés par leurs familles.
Pour éviter cette exclusion, nombreux sont les jeunes qui se sentent contraints d’aller à l’école, même sans atout pour réussir. Ils y vont pour le plaisir de la famille, et non pour les études elles-mêmes.
Cependant, en faisant une introspection, ils savent qu’ils n’ont aucun atout pour tirer profit de l’université. Mais ils y vont quand même, parce que leurs amis y vont, parce qu’ils ne veulent pas être mal jugés, même s’ils n’y comprennent rien.
Ces jeunes passent de l’école primaire au secondaire, puis à l’université, pour finalement obtenir un diplôme qui ne leur offre souvent qu’un ticket pour le chômage. Dix-sept ans de retard ! N’est-ce pas trop ? Combien de jeunes diplômés méritent réellement leurs diplômes ?
L’Université n’Est Pas la Condition de Réussite
Si nous admettons que les études sont pour tout le monde, acceptons aussi que tout le monde n’est pas fait pour les études. L’intelligence à l’école est différente de celle de la vie. Comment un mécanicien, qui ne sait même pas écrire son nom, arrive-t-il à détecter une panne et réparer un moteur, ce qu’un haut cadre éloigné de la mécanique ne pourrait pas faire ?
Il est important que dès le secondaire, les jeunes commencent à faire des introspections sur leur avenir. Que les parents évaluent les niveaux de leurs enfants. Que l’État adopte une politique d’orientation professionnelle dès le secondaire et multiplie les centres de formation professionnelle. Chacun doit jouer sa partition.
Les parents ne sont pas forcément lettrés pour évaluer le niveau des jeunes. Les personnes les mieux placées pour le faire sont les jeunes eux-mêmes. N’ayez pas honte de quitter l’école pour apprendre un métier si vous vous rendez compte que ce n’est pas votre monde. N’attendez pas de terminer le cycle universitaire pour apprendre un métier. Ne dénigrez pas un métier. Tout métier qui nourrit dignement est à respecter.
Parlez à vos parents, dites-leur que vous aimeriez étudier, mais que vous n’avez pas les capacités. Dites-leur que vous préférez un autre métier. Ils vous comprendront certainement. Dites-leur qu’un métier bien appris vaut mieux qu’un diplôme négocié. Apprenez un métier parallèlement aux études si possible. Si l’un ne fonctionne pas, l’autre le fera. Si les deux fonctionnent ensemble, vous aurez la meilleure vie possible. En attendant le prochain BAC, allez apprendre un métier.
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