Mes Inoubliables Souvenirs de Koba
Je ne me souviens plus exactement de mon âge à cette époque. J’étais encore un gamin lorsque les sirènes résonnaient presque chaque week-end, nous attirant irrésistiblement pour crier de tout notre cœur : « Prési… prési… Prési… » ou encore « Conté… Conté… Conté… ». Nous adorions ces moments.
Alignés au bord de la route, nous nous réjouissions de la venue de ce père généreux qui sortait de son cortège pour nous serrer la main et effleurer nos têtes de sa paume bienveillante. Chaque fois qu’il arrivait à notre hauteur, il s’amusait à nous donner des sobriquets qui nous faisaient souvent éclater de rire.
Malgré son agenda présidentiel chargé, il prenait le temps de visiter ses innombrables champs de palmiers dispersés dans le village. Il enfilait alors sa tenue de paysan, d’où son sobriquet affectueux « SÈNÈSSAMÔ ». Au milieu des palmiers s’étendant à perte de vue, nous le suivions de près, nos discussions anodines et interminables bourdonnant autour de lui, couvrant même le bruit des mouches.
Chacun de nous voulait être le premier à apercevoir ou entendre le cortège, comme si cela prouvait quelque chose. Après ces longues visites, venaient les moments de repas. Il ordonnait à ses gardes de nous faire laver les mains avant de nous inviter à le rejoindre dans son hamac, installé spécialement pour l’occasion.
Pendant ces repas partagés, il observait attentivement nos mouvements, cherchant à identifier le « meilleur soldat » parmi nous. Les critères étaient simples : être rapide et prendre la plus grosse poignée possible de riz. Ceux qui échouaient devenaient la cible des moqueries de la bande.
Quand venait le moment de nous quitter, il trouvait toujours des astuces pour détourner notre attention. Comme une mère avec son bébé, nos séparations étaient loin d’être faciles. Il devait souvent se cacher pour éviter les larmes d’adieu.
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