Dans les relations humaines, quelles que soient leurs natures, il y a toujours ceux qui calculent tout, les « plus malins », et ceux qui ne calculent rien, les « plus fous ». Les personnes qui ne calculent rien sont souvent emportées par l’amour et la sincérité. C’est leur nature profonde. Elles ne prêtent pas attention aux calculs, non pas parce qu’elles ne veulent pas, mais parce qu’elles ne peuvent pas. Leur nature désintéressée motive toutes leurs actions. Elles se donnent entièrement, en nature et en espèce, pour le bonheur des autres. Elles sont attentionnées et partagent les émotions les plus folles, les peines les plus lourdes et les douleurs les plus cachées de leurs partenaires.

Dans leur cœur, aucune colère ne dure plus longtemps que la vie d’un moustique. Elles sont spontanées, naturelles et toujours disponibles. Parce qu’elles sont sincères, elles croient à tort que les autres le sont également. C’est pourquoi la société les classe parmi les « fous ». Ces personnes sont les piliers des relations. Tout repose sur elles.

Les « plus malins », en revanche, savent mesurer leur niveau d’implication. Ils ne posent aucun acte sans en tirer un profit personnel. Ils manipulent les émotions, jouent double jeu et s’appuient sur la naïveté des autres pour se hisser plus haut. Chaque situation est une occasion de maximiser leurs gains. Ils ne font rien pour rien.

La société, par respect de la loi de la majorité, traite les gens sincères de « fous » et les hypocrites de « malins ». Les hypocrites étant plus nombreux, l’hypocrisie devient un principe de vie. Plus tu es hypocrite, plus tu es acclamé, respecté et valorisé. Plus tu es sincère, plus tu es rejeté, étiqueté et haï.

La Dualité de la Vie

Les relations, étant destinées à se terminer un jour, voient les « fous » sortir la tête haute. Leur immense bonté les élève toujours plus haut, même face aux épreuves les plus difficiles. Toute leur vie est animée par la fierté d’avoir tout donné.

En accumulant des « victoires », les hypocrites finissent toujours par trébucher. Ils ne terminent jamais sans payer le prix de leurs ruses ici-bas : la honte et le regret.

Ne cesse pas d’être bon à cause des méchants, le prix de la bonté se paie toujours.