Des mots de passe aux schémas de verrouillage, en passant par la reconnaissance faciale et les empreintes digitales, sans oublier la dernière-née, l’authentification à double facteur, la collecte et la protection des données ont toujours été au cœur des grandes révolutions technologiques.
Dans notre monde de transformation numérique, la suprématie se dispute entre les plus grands conservateurs de données. Est fort, riche, craint et respecté celui qui contrôle le plus de données.
Ne dit-on pas souvent que « celui qui détient l’information contrôle le monde » ? Ou, disons pour être à jour, que celui qui détient les données contrôle le monde. Ce ne sont pas les grandes puissances comme la Russie et les États-Unis qui diront le contraire, avec tous les moyens humains, matériels et immatériels inestimables déployés à travers le monde pour avoir la mainmise sur le destin de l’humanité. Les services de renseignement comme le KGB, le FSB, la CIA, le FBI… en sont la preuve.
MAIS QU’APPELLE-T-ON RÉELLEMENT DONNÉES PERSONNELLES ?
Véritable drogue de notre temps, les données personnelles constituent un ensemble d’informations concernant un utilisateur de l’écosystème digital. Elles peuvent inclure, entre autres : nom, prénoms, date de naissance, photos, vidéos, etc. Par « écosystème digital », on entend l’internet, le web et le mobile.
Dans le Règlement Général de la Protection des Données (RGPD) adopté par le Parlement Européen et entré en vigueur depuis le 25 mai 2018, l’Union Européenne définit les données personnelles comme étant « toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable (« personne concernée ») ; est réputée être une « personne physique identifiable » une personne qui peut être identifiée, directement ou indirectement, notamment par référence à un identifiant, tel qu’un nom, un numéro d’identification, des données de localisation, un identifiant en ligne, ou à un ou plusieurs éléments spécifiques propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle ou sociale ».
À QUI SERVENT LES DONNÉES PERSONNELLES ET EN QUOI SONT-ELLES IMPORTANTES ?
Les plus gros bénéficiaires des données personnelles sont les leaders de la technologie, les nouveaux maîtres du monde, ou encore les géants du web regroupés au sein de GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon). Pour ces quatre plus grandes entreprises technologiques, l’importance des données personnelles réside dans le profilage, l’espionnage et le ciblage des utilisateurs dans les moindres détails.
Le traitement des données personnelles permet d’atteindre principalement des objectifs marketing. Les comportements, les préférences, les goûts et même la localisation de chaque utilisateur de l’internet, du web ou du mobile sont étudiés et connus dans les moindres détails. En bref, les données personnelles sont vendues aux entreprises en quête permanente de clients pour prospérer leurs économies.
COMMENT NOS DONNÉES SONT-ELLES COLLECTÉES ?
Nombreux sont les moyens dont disposent les géants de la technologie pour nous surveiller jusqu’à nos derniers retranchements.
Parmi ces moyens, nous avons notamment :
- Nos smartphones : principaux outils de collecte des données, les téléphones sont devenus aujourd’hui le prolongement de nos sens. Sur nous, les téléphones captent tout, en permanence. Les messages que nous écrivons, les endroits que nous fréquentons, les appels que nous émettons, les photos que nous prenons, les vidéos que nous enregistrons… tout est tracé. Aucune activité sur mobile n’échappe vraiment aux usines de fabrication ou aux développeurs d’applications mobiles.
- Les services assistants vocaux comme « Ok Google » et « Dis Siri » nous écoutent en permanence, avec ou sans connexion.
- Navigation sur les sites web : à partir de notre ordinateur, téléphone ou tout autre moyen de navigation, nos visites des sites web sont progressivement tracées. Chaque site web que nous visitons capte nos mouvements, nos préférences en termes de lecture. L’article que nous consultons, le temps que nous passons à le lire, le nombre de clics… tout est enregistré.
- Cookies : le terme n’est peut-être pas nouveau. D’une manière ou d’une autre, nous avons forcément visité un site web qui nous demande « d’accepter les cookies » pour continuer la lecture d’un article, par exemple. Se sentant parfois contraints, nous les acceptons pour poursuivre notre activité. Les cookies sont les « cerveaux des sites web » et sont chargés de tracer tous les mouvements de l’internaute. Une fois acceptés, les cookies enregistrent tous les mouvements sur le site web visité : durée sur le site, articles consultés, fichiers téléchargés… et toute autre action entreprise par l’internaute. Les cookies étudient les goûts et les préférences des internautes. Ils ne ratent rien.
- Espionnage : point commun de toutes les applications, l’espionnage est une arme puissante de collecte des informations nous concernant. Facebook est l’un des champions d’espionnage. Lorsque, par exemple, vous parlez de voiture en message privé ou même dans votre vie réelle avec vos amis, Facebook capte vos discours et les transmet aux entreprises vendeuses de voitures. La prochaine fois que vous vous connecterez à Facebook, vous verrez des publicités de voitures sur votre fil d’actualités. De nombreux autres exemples peuvent s’ajouter.
QUEL COMPORTEMENT ADOPTER POUR SE PROTÉGER EN LIGNE ?
Vivre hors de la technologie ? Non, ce n’est pas évident. Notre monde est technologique, et nous ne pouvons pas nous en passer. Toutefois, nous pouvons observer quelques règles de prudence telles que :
- Ne jamais photographier ou filmer nos moments d’intimité parce que notre téléphone est contrôlé à partir de l’usine de fabrication et des applications installées.
- Ne jamais laisser un navigateur enregistrer nos mots de passe.
- Ne jamais partager nos informations personnelles avec des inconnus.
- Toujours vérifier les profils des personnes avant de les accepter dans nos réseaux d’amis sur les réseaux sociaux.
- Toujours lire les conditions et politiques d’utilisation des applications avant de les installer.
- Garder en tête que notre sécurité technologique est constamment relative.
La prudence ne réside pas dans la sauvegarde des photos ou vidéos de ses moments intimes pour soi-même. La prudence, c’est de ne jamais enregistrer son intimité, en photo, vidéo ou audio.
One response
Améliorer ma compétence